Le Grand Bond en avant a fait 38 millions de morts en quatre ans. Un journaliste chinois publie une extraordinaire enquête sur cette tragédie de la folie totalitaire

Un entretien avec Yang Jisheng (version intégrale)

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Nouvel Observateur. Votre livre est le récit implacable de la terrible famine déclenchée par le « Grand Bond en avant ». De 1958 à 1962, 36 millions de personnes sont mortes de faim ou victimes de violences, selon vos calculs. Vous montrez que cette catastrophe doit tout à l’utopie maoïste et au système dictatorial. À 18 ans, vous avez vu votre propre père mourir de faim. Pourtant, vous êtes plus tard devenu un membre fervent du Parti puis, en tant que reporter à l’agence officielle Chine nouvelle, vous avez longtemps contribué à la propagande. Avant de remettre radicalement en question ce que vous appelez la « mythologie » maoïste… Qu’est-ce qui vous a ouvert les yeux ?

Nous étions persuadés que Mao était un génie,
le communisme, un paradis, et le reste du monde,
un enfer

Yang Jisheng. J’étais comme tout le monde un adorateur de Mao. Dès leur arrivée au pouvoir en 1949, les communistes ont déployé une propagande omniprésente, chaque jour, chaque instant. On nous a abreuvés de louanges incessantes du communisme, et d’une critique radicale du capitalisme. Aucune information indépendante n’existait plus. Un tel matraquage a créé une très forte mentalité à la fois ignorante et fanatique. Nous étions persuadés que Mao était un génie, le communisme, un paradis, et le reste du monde, un enfer. La mort de mon père m’est apparue comme un malheur personnel, un cas isolé. Je n’ai pas du tout fait le lien avec la collectivisation, ni le Grand Bond en avant qui venaient d’être lancés.

L’appareil lui-même était tellement aveuglé par sa propre mythologie, qu’il a mis un temps fou à mesurer l’étendue du cataclysme, après quoi il l’a étouffé par tous les moyens. Moi-même, je n’ai appris la vérité que parce que j’avais accès en tant que journaliste à des sources secrètes. Mes doutes datent de la révolution culturelle (1966-1970), quand les turpitudes et les abus de tous ces révolutionnaires que j’admirais ont été révélés. Mais c’est le massacre des étudiants à Tiananmen, en 1989, qui m’a définitivement « lavé » la tête. Et j’ai entrepris de faire l’enquête en me servant de mes contacts dans les régions. J’ai eu accès à des archives fermées qui m’ont révélé toute l’horreur de ces années et toute l’ampleur de cette tragédie cachée. J’ai également découvert qu’elle était entièrement évitable, car elle n’était due ni à une guerre, ni à de prétendues « catastrophes naturelles », mais à un système qui l’avait créé de toutes pièces.

Avec la collectivisation des terres lancée en 1958,
les paysans ont été réduits à l’état de serfs,
pieds et poings liés à leur commune populaire

Mao n’a pas délibérément affamé des millions de Chinois…

Non, il n’y a pas eu une volonté de tuer pour tuer. Mais le PC avait sciemment décidé de sacrifier les paysans sur l’autel de son rêve de puissance. La seule ressource du pays, c’était l’agriculture, mais ses surplus étaient très faibles. Si on n’arrachait pas le pain de la bouche des paysans, comment financer l’industrialisation, l’urbanisation, et l’armée qui sied à une grande puissance ? Avec la collectivisation des terres lancée en 1958, les paysans ont été réduits à l’état de serfs, pieds et poings liés à leur commune populaire. Ils n’avaient même plus le droit de se nourrir à leur gré : les cuisines familiales ont été remplacées par des « cantines populaires » – mettant la survie même de chaque individu à la merci des petits chefs. L’État s’est alors emparé de la quasi-totalité de leur production pour financer ses grands projets, ne leur laissant qu’une part minime.

Quand l’utopie maoïste s’est emballée, cette part infime a fini elle aussi par être confisquée. Alors que les greniers d’Etat étaient pleins, les cantines collectives ont fermé faute d’approvisionnement. Les paysans ont été de facto condamnés à mourir de faim. La Grande famine est une conséquence directe du système totalitaire qui a autorisé Mao à déployer son utopie irrationnelle, qui a laissé ces « erreurs » politique se perpétuer malgré les signaux d’alarme, et qui a rendu très difficile leur correction. De plus, un tel système monopolisant toutes les ressources, les gens ont été systématiquement privés de toute possibilité de se sauver par leurs propres efforts. Il était interdit de s’enfuir, interdit de mendier, d’écrire des lettres pour demander de l’aide. Les fuyards étaient rattrapés, enfermés, soumis à du travail forcé. Les paysans étaient aussi piégés que s’ils s’étaient trouvés dans un camp de concentration.

Quand on a dévoré jusqu’à l’écorce des arbres,
il ne reste plus que la fiente des oiseaux, le coton,
le charbon, le kaolin… Et la chair des cadavres

Le tout s’est accompagné de violences inimaginables. Vos descriptions sont parfois insoutenables…

D’abord la faim est terrible. Quand on a dévoré jusqu’à l’écorce des arbres, il ne reste plus que la fiente des oiseaux, le coton, le charbon, le kaolin… Et la chair des cadavres. Il y a eu des dizaines de milliers de cas documentés. J’ai rencontré des gens qui avaient mangé de la chair humaine. On déterrait les cadavres d’étrangers. Même au sein des familles, il y a eu du cannibalisme. Beaucoup sont devenus fous.

Il y a eu aussi beaucoup de gens torturés à mort. Dès que quelqu’un s’opposait aux saisies, ou ramassait un simple épi de maïs vert, ou s’enfuyait pour aller mendier, il était puni d’une mort terrifiante. Un grand nombre de méthodes, aussi cruelles que bizarres, ont été inventées : « faire sauter les haricots » consistait à mettre la victime au milieu d’un groupe qui la poussait comme un punching-ball jusqu’à ce qu’elle meure d’épuisement. « Allumer la lanterne céleste » c’était attacher sur la tête d’une personne un réchaud débordant d’huile et à l’enflammer… Des méthodes honteuses, qui me donnaient mal au cœur quand je les décrivais dans le livre. Encore maintenant j’ai du mal à en parler. Toute cette folie du totalitarisme a entraîné la dégénérescence du caractère national, dont les conséquences sont encore visibles aujourd’hui…

Affiches de propagande du Grand Bond en avant.
Effet miraculeux de la pensée de Mao sur la production

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Pourquoi une telle cruauté ? 

La cruauté est présente depuis l’origine dans l’histoire du PC. Pendant la phase révolutionnaire, les rivalités se réglaient déjà à coups d’accusations de trahison. Le prétendu « traître » n’était pas exécuté par balle, les balles étant trop rares et précieuses. On lui fracassait la tête à coups de pierre, en public… Au tournant des années 1960, c’est toute la Chine qui est devenue folle. Les gens avaient perdu toute conscience morale. La religion, les liens familiaux, de voisinage, etc. tout cela avait été détruit par le Parti.

Y a-t-il eu des ordres pour encourager la violence ?

Non. Mais le gouvernement avait édicté des quotas de céréales à remettre aux autorités, district par district. Tout a commencé par une escalade dans l’exagération. Pour plaire à Mao, les cadres locaux ont prétendu que les récoltes avaient été multipliées par deux, par quatre, par dix ! Un miracle dû à la pensée de Mao. Il y a eu surenchère sur surenchère. C’est sur ces chiffres gonflés que la part de l’État a été calculée. De sorte que dès les premières réquisitions, les paysans n’ont eu plus rien à manger. Mais le pouvoir était persuadé qu’ils étaient animés d’« égoïsme bourgeois », qu’ils fraudaient, qu’il fallait leur faire rendre gorge. Les cadres locaux ont été obligés de saisir tout ce qu’ils trouvaient. Et ils l’ont fait sans aucune pitié.

Si un petit cadre prenait la défense des paysans, il se retrouvait lui-même accusé de « déviation droitière » et battu à mort sur ordre de la hiérarchie

Y a-t-il eu des résistances parmi les responsables locaux ?

Si un petit cadre prenait la défense des paysans, il se retrouvait lui-même accusé de « déviation droitière » et battu à mort sur ordre de la hiérarchie. Du coup, tous ses collègues, la peur au ventre, comprenaient qu’il valait mieux s’acharner sur les paysans. Ils n’ont plus reculé devant aucune violence pour forcer les paysans à révéler leurs « cachettes ». La plupart obéissaient sans hésiter. Ils devançaient même les demandes de leurs supérieurs. Mais il y a eu aussi quelques cas de cadres qui ont désobéi aux ordres, par exemple en ouvrant les greniers d’État pour distribuer les stocks. Ce fut le cas dans mon propre district où d’ailleurs il y a eu moins de victimes. Mais des anciens m’ont raconté que le cadre en question a été puni, relégué au Xinjiang, sans doute dans un coin où il y avait encore moins à manger. Il n’en est jamais revenu.

Et parmi les hauts dirigeants ?

Il y en a eu quelques-uns. Par exemple, le vice-gouverneur de l’Anhui, Zhang Kaifan qui, ayant vu les ravages de la famine, a ordonné la fin des cantines collectives et redonné aux paysans le droit d’assurer eux-même leur subsistance. Ce qui lui a valu d’être condamné par Mao pour positions « anti-parti ». Le plus connu des leaders qui ont osé dénoncer le Grand Bond en avant, le maréchal Peng Dehuai, grand héros révolutionnaire, était alors ministre de la guerre. Il a été purgé par Mao en 1961, emprisonné et torturé pendant des années, et est mort des suites des mauvais traitements en 1974.

Nous croyons au président Mao jusqu’à la superstition. Nous adorons le Président Mao jusqu’à l’aveuglement

Pourquoi Peng Dehuai a-t-il été le seul à résister ? Pourquoi Zhou Enlai, ou Liu Shaoqi ne se sont-ils pas opposés eux aussi ? Est-ce une question de courage ?

Pour tous les leaders du Parti, Mao était devenu l’autorité absolue, le critère suprême du vrai et du faux. Mao avait toujours raison. S’opposer à Mao était toujours une erreur. Cette conception remonte à Yan’an (1935), quand Zhou Enlai a perdu sa position dominante et a été supplanté par Mao. Zhou Enlai s’est rangé, comme tous les autres, sous son autorité incontestée. Ca faisait donc des décennies que c’était enfoncé dans leur tête. Même Peng Dehuai n’a pas osé s’opposer frontalement à Mao, sa contestation était vacillante. Ce n’est pas juste un manque de courage, mais une adhésion à une idéologie totalitaire incarnée par Mao. Il y un dirigeant qui a déclaré publiquement : « Nous croyons au président Mao jusqu’à la superstition. Nous adorons le Président Mao jusqu’à l’aveuglement ». Nombre de dirigeants ont été plus tard poussés au suicide, eh bien, ils sont morts en criant : « Vive le Président Mao ! »

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C’était d’ordre religieux ?

Je dirais plutôt d’ordre sectaire. Comme Staline en URSS, et Tchang Kaishek pour le Kuomintang.

Mais le problème, c’était qu’avec la concentration totale du pouvoir, aucune opposition n’était tolérée, pas même le bon sens

Il y a eu aussi le rôle joué par le volontarisme, l’idée qu’il suffisait de vouloir pour obtenir un développement fulgurant.

Oui, chez Mao surtout, qui détestait l’idée d’un développement graduel. Il fallait brûler les étapes, réaliser le communisme au plus vite. Il fallait doubler la production d’acier. Tout le monde s’est mis à en « fabriquer » dans son arrière-cour. Même Mao en faisait dans le parc de son palais. C’était dément. On a coupé toutes les forêts pour alimenter ces hauts fourneaux artisanaux, pour un résultat égal à zéro. Au lycée, on a fait fondre tout ce qu’on avait trouvé de métallique dans le haut-fourneau de l’école – on a obtenu une grosse boule de mauvais « fer ». En agriculture, on a voulu croire qu’il suffisait de planter serré pour que la production de riz soit multipliée par deux, trois, dix, vingt… C’était faux, bien sûr. Les paysans le savaient bien.

Mais le problème, c’était qu’avec la concentration totale du pouvoir, aucune opposition n’était tolérée, pas même le bon sens. De plus, Mao s’est appuyé sur les plus ignorants de tous : les jeunes, comme moi, qui n’ont peur de rien, qui sont malléables et ne connaissent rien à la réalité. Nous embrassions avec enthousiasme toutes ses initiatives, même les plus délirantes. Je me souviens m’être arraché les mains en faisant des « labours profonds » censés améliorer les récoltes. En fait, ça a appauvri la terre en faisant remonter les pierres…

En 1960, la famine était tellement généralisée qu’il y a eu une chute brutale des naissances. Les femmes n’avaient plus leurs règles

Quelles ont été les provinces les plus touchées ?

Les provinces les plus touchées avaient toujours à leur tête un fervent maoïste, qui suivait les mots d’ordre aveuglément, et qui même allait au-delà des exigences de Pékin en termes de réquisition et de répression.

Dans beaucoup d’endroits, les faits restent encore enfouis. On sait tout en revanche de ce qui s’est produit à Xinyang (province du Henan), un des lieux emblématiques de cette tragédie : il y avait une dizaine de districts, en tout plus de 8 millions d’habitants. Il y a eu des réquisitions, et quand il n’est plus resté un grain, les réquisitions ont continué cette fois avec des violences, la région a été scellée pour que personne ne puisse fuir. Les rapports officiels mentionnaient tout d’abord 40 000 morts, puis 50 000, 60 000. Et finalement, 1 080 000. En fait, près de deux millions sont morts de faim. Ces événements ont été rapportés à Pékin. On sait aussi que les silos étaient pleins, et que si on avait distribué les réserves, il n’y aurait pas eu de famine… Les faits sont bien documentés à Xinyang.

Dans le Gansu, dans le district de Tongwei, ce sont un tiers des habitants qui sont morts. Au Shandong, les paysans ont pu écrire au gouvernement central, du coup la catastrophe a été quelque peu limitée. Plus l’information a été muselée, et plus il y a eu de victimes. Au Sichuan, suite à un contrôle très efficace de l’information, il y a eu dix millions de morts, et la famine a continué jusqu’en 1962, alors qu’ailleurs, elle avait sévi surtout en 1959-60. Le gouvernement n’en a été informé qu’en 1962.

La famine a touché les villes aussi. Pas au point de tuer, mais les gens étaient mal nourris, y compris les fonctionnaires. Ils avaient des rations d’œufs, d’huile, mais en quantité insuffisante. Beaucoup d’entre eux ont souffert d’œdèmes. Seuls les dirigeants des provinces et au-dessus n’ont pas souffert de la faim. Mao prétendait ne pas manger de viande, mais il avait autant de poisson et de fruits de mer qu’il voulait… Les patrons de provinces banquetaient tout en sachant que leurs administrés périssaient pas milliers.

En 1960, la famine était tellement généralisée qu’il y a eu une chute brutale des naissances. Les femmes n’avaient plus leurs règles. Il y a un « creux » dans la pyramide des âges. Tous les enfants nés en 1961 sont des enfants de hauts cadres du PC.

En 1961, il n’a plus été possible de se voiler la face, la Chine a alors importé du grain pour nourrir les villes. Quant aux paysans, ils ont été autorisés au niveau local à revenir à l’exploitation familiale, ce qui a suffi à régler rapidement le problème…

Quelques-uns des 60 000 réfugiés chinois qui gagnèrent Hong-Kong en mai 1962, et y furent nourris avant d'être renvoyés en Chine par les autorités de Hongkong le 28 mai 1962.

Quelques-uns des 60 000 réfugiés chinois qui gagnèrent Hong-Kong en mai 1962, et y furent nourris avant d’être renvoyés en Chine par les autorités de Hongkong le 28 mai 1962.

Est-ce que cette tragédie a servi de leçon au Parti ?

Pas vraiment. Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, après avoir beaucoup contribué au Grand Bond en avant, ont pris conscience des dégâts et aboli les communes populaires, ce qui a rendu Mao furieux. Cinq ans plus tard, ce dernier lançait la Révolution culturelle et se vengeait d’eux. La Chine a de nouveau été plongée dans l’absurdité et la violence, et le culte de Mao a atteint des sommets délirants. C’est la conséquence du système totalitaire, et pas de telle ou telle personnalité. D’ailleurs on l’a vu avec Deng aussi : il a envoyé l’armée contre les étudiants en 1989.

Nous souhaitons tous que la Chine reprenne le chemin des réformes. Mais je n’y crois pas beaucoup

Et maintenant ? Pensez-vous que les leaders issus du 18e Congrès du Parti vont relancer les réformes ?

Sous Mao, et même sous Deng, c’était le régime de l’homme fort. Depuis, nous sommes sous le régime de « l’homme normal ». Je pense que l’époque des hommes forts est révolue. Le dirigeant suprême doit désormais composer. Il n’est plus le Grand Timonier, il est le chauffeur : c’est ceux qui sont assis à l’arrière qui décident de la direction. Mais ces gens-là ne pensent qu’à leurs propres intérêts. D’où ce que j’appelle « le dilemme du chauffeur » : il ne peut ni se libérer de ses passagers, ni ignorer les aspirations du peuple. Nous souhaitons tous que la Chine reprenne le chemin des réformes. Mais je n’y crois pas beaucoup. Parce que le pouvoir des élites est trop grand, et que le peuple n’a pas les moyens de s’opposer. Voyez le 18e congrès, censé élire les représentants du Parti. Ce ne sont pas des élections, mais des désignations.

Est-ce que vous pouvez parler librement de ce sujet ?

Mon livre n’a pas été autorisé en Chine, j’ai dû le publier à Hongkong. Dans mon journal, Yanhuang chunqiu, et dans la presse « commerciale » non dépendante du gouvernement, le sujet est parfois abordé. Jamais dans la presse officielle. Je peux aussi en parler dans les universités où mes conférences attirent des centaines d’étudiants. Bien sûr, les agents de la Sécurité d’État sont aussi présents, mais ils ne m’empêchent pas de parler. Un vieil historien comme moi peut évoquer des événements de l’Histoire.

En fait, il y a eu une sorte de « reconnaissance » : une annonce officielle selon laquelle la population a diminué de 10 millions de personnes en 1960 par rapport à l’année précédente. Si l’on ajoute l’augmentation naturelle qui aurait dû avoir lieu (de l’ordre de 20 millions), ça revient à reconnaître de facto les 30 millions de victimes de la famine. Les chiffres sont difficiles à cacher. Mais le gouvernement ne veut absolument pas de débat ouvert sur le sujet.

Yan-JishengYang Jisheng, né en 1940, a fait toute sa carrière de journaliste à l’agence Chine nouvelle. Il est rédacteur en chef adjoint du très sérieux Yanhuang chunqiu (« Annales Chinoises »). Il vient de publier au Seuil « Stèles. La Grande Famine en Chine, 1958-1961 ». Ce livre n’est pas sorti dans son pays

Parution le Nouvel Observateur 10 novembre 2012 – N° 2506